jeudi 10 mai 2007

Les Châtiments

Katherine Winter est une ancienne missionnaire qui traque les soi-disants miracles pour les expliquer par la science. On lui demande d'aller a Haven, une petite ville de Louisiane, où l'eau d'une rivière se serait transformé en sang. Petit à petit les Dix Plaies d'Egypte se produisent, et les autochtones sont bien décidés à reporter la faute sur une fillette de 12 ans.

Un film de Stephen Hopkins, avec Hilary Swank, Annasophia Robb

Un petit film d'épouvante qui se regarde bien. Pas trop d'effet psychologique, absolument pas gore, quelques sursauts quand quelqu'un frappe à la fenêtre... Bref, le film d'horreur familial !
L'histoire se suit bien, on est bercé par les images et la mentalité de cette AmériKKK profonde; on sourit beaucoup.
On retrouve des ficelles déjà utilisées dans de nombreux films d'horreurs des années 70, et en voyant la petite fille (Annasophia Robb) on peut penser à Damien dans la Malédiction, ou les Damnés.

La réalisation cherche à dynamiser le tout en abusant de la caméra sur l'épaule. On a parfois l'impression que le caméraman a Parkinson, dès le départ j'ai eu un peu la nausée.
Toutefois, les effets spéciaux sont très bon et l'ambiance très bien ressentie en visionnant le film.

Les acteurs quant à eux place la barre un peu plus haut que les prétentions de ce film. Hilary Swank (Boys don't Cry; Million Dollar Baby) est très juste, comme d'habitude. La petite Annasophia sait jouer sur plusieurs tableaux. Tous les autres membres de l'équipe sont au diapason.

Que dire en conclusion ? Faut-il aller voir ce film ? Oui, il est très bien fait, l'histoire est bien menée et portée par d'excellents acteurs. Mais il n'y aucune surprise... Un bon film pop-corn !

samedi 5 mai 2007

Jesus Camp




God Bless AmeriKKKa !

Becky Fischer est une pasteur pentecôtiste qui s'adresse particulièrement aux enfants. Au cours d'un camp de vacances, on peut découvrir comment elle embrigade la jeunesse américaine, alors que les Evangéliques prennent une part de plus en plus importante dans la politique des Etats-Unis.

Un documentaire de Heidi Ewing et Rachel Grady, avec Becky Fischer, Mike Papantonio...


Définition:

Les évangéliques font parti d'une branche du protestantisme qui est composé de cinq points essentiels : le biblicisme (où la Bible est la seule autorité), le crucicentrisme (seuls ceux qui croient que Jésus-Christ est mort sur la croix à la place de l'homme pêcheur seront sauvés), l'engagement militant (tout évangélique doit faire oeuvre d'évangélisation), la conversion (nécessité d'une "deuxième naissance" par le baptême) et enfin la pratique culturelle (exprimer sa piété avec spontanéité et émotivité).
Malgré leur ressemblance, évangélique et évangéliste sont deux termes complètement différents. L'évangéliste est un professionnel de l'évangélisation, qu'il soit catholique, protestant réformé ou évangélique.


Les évangéliques de Jesus Camp sont pentecôtistes ou charismatiques. Ce mouvement chrétien, qui connaît actuellement une très forte augmentation, se définit par une expressivité émotionnelle, une spontanéité dans la dévotion, l'habitude de "parler en langues" et des actes de guérison. (source Allocine.fr)


On commence par un constat alarmant: aux Etat-Unis, la séparation entre l'Etat et la Religion n'a jamais été aussi mince. Les postes de hauts-fonctionnaires sont petit à petit occupés par des Evangéliques, avec la bénédiction du Président Bush lui-même. On suit donc en file rouge la nomination au poste de Président de la Cour Suprême un juge évangélique.

Le pasteur Becky Fischer



Becky Fischer est une femme pasteur en apparence très moderne, dynamique, pleine d'entrain. Sa cible: les enfants. On la suit donc lors d'un camp de vacances organisés (quelle ironie) à Devil's Lake, en français le Lac du Diable. Là-bas les enfants pourront s'amuser comme dans tout camp de vacances, mais ces activités sont entrecoupées de sermons illustrés pour leur faciliter la compréhension: par exemple Barbie et Ken deviennent Adam et Eve. Lors des séances de prière, les enfants pourront s'essayer à la prédication, et eux-même entrent en transe comme de bon pentecôtistes.

Les enfants chantent des louanges...

... pour finir en transe.


Les enfants utilisés dans la lutte contre l'avortement.

Les enfants sont littéralement endoctrinés, terme utilisé par le pasteur Becky elle-même. Ils ne vont pas à l'école, ne croient pas en l'évolution de Darwin mais plutôt au créationnisme, sont contre l'avortement, le sexe avant le mariage... et surtout, ils ne lisent pas Harry Potter car faire d'un sorcier un héro, c'est le Mal !

Le Pasteur Ted Haggard.

Les évangéliques ont une part importante dans la politique des Etats-Unis. Il représentent 25% de l'électorat et soutiennent Bush. Leur poids est tellement important qu'ils ont pu imposer le retour de l'apprentissage de la thèse créationniste à l'école, ou réduire le temps légal pour l'avortement. La soumission de Bush à leur cause est telle que le pasteur Ted Haggard l'appelle tous les lundis pour le conseiller sur sa politique.

Il existe d'autres documentaires bien plus étaillés sur la question. Ici il s'agit plus de preuve par l'image: regardez ces enfants se faire embriguer et vous ferez vous même le constat d'une Amérique décadente qui est au même niveau que tous ces pays islamistes qui apprennent à se sacrifier pour la Foi. On est parfois choqué, parfois agacé, ou encore amusé.

Petit mot pour finir: le pasteur Ted Haggard a démissionné après avoir été accusé de consommation de drogues et d'actes homosexuels avec un prostitué.

vendredi 27 avril 2007

Les Contes de Terremer


Arren est un prince héritier qui fuit son pays après avoir tué son père. Sur sa route, il rencontre Epervier, un sorcier, qui cherche à savoir pourquoi l'Equilibre est rompu. Dans le désordre qui touche l'univers, il vont croiser Therru, une mystérieuse jeune fille...


Terremer est le premier film de Goro Myiazaki, le fils d'Hayao Myiazaka (Mon Voisin Totoro, Princesse Mononoké, le Voyage de Chihiro...). On est loin de la poésie et de la féérie des films de son père. Goro a ficelé un scénario plus sombre, malheureusement sans surprises.

Le message écologique est bien présent, moins dans les images que dans les dialogues où l'on nous répète 5 000 fois l'importance de l'Equilibre, de l'harmonie avec les éléments, du cycle de la vie...

Malgré tout, ce film reste un bon Ghibli, la réalisation est superbe, quoi qu'un peu baclée par moments. Les enfants vont apprécier, mais je déconseille ce film aux plus jeunes (- 8 ans).

Goro a donc du chemin à faire pour arriver à la hauteur de son père. Toutefois son travail est très prometteur.
Une petite info: Nausicaä de la Vallée du Vent, le premier film de Hayao Myiazaki, vient de sortir en DVD. Un message écologique clairement affirmé dès ce premier opus, mais une réalisation encore hésitante, du travail à faire sur l'esthétisme, des longueurs (le film fait presque 2 h !). Mais rappelons nous: nous sommes en 1984, les techniques d'animation ont bien évolué depuis, Myiazaki aussi !

lundi 9 avril 2007

300

Tonight, we dine in HELL!!!
Léonidas, roi de Sparte, refuse de se soumettre aux Perses. Contre l’avis de l’Oracle et du Conseil, il va partir se battre aux Thermopyles avec seulement 300 de ses meilleurs soldats.

Un film de Zack Snyder, avec Gerard Butler, Leana Headey, Rodrigo Santoro.
Adapté de la BD de Franck Miller.





Un blockbuster qui mérite ce titre ! Quelle claque ! Quelle violence ! Quelle beauté !


Visuellement, ce film est magnifique. La synthèse omni présente ne dérange pas trop, même si parfois elle est assez visible : heureusement que le rhinocéros meurt rapidement, parce que c’est le pire.


On retrouve un peu l’atmosphère de Gladiator, mais dans un univers plus dur avec des hommes bien plus baraqués que Russel Crowe. On peut sourire de voir tous ces hommes bodybuildés en slip et en cape, mais sachant que les spartiates étaient un peuple de guerrier on doit s’approcher de la réalité. En effet, dès la naissance, les nourrissons étaient examinés : seuls les plus costauds étaient gardés, les autres étaient sacrifiés.

Plongé dans une ambiance sépia très lourde, le spectateur ressent l’action, sa violence, sa dureté. On voit bien les membres voler, on s’attend presque à recevoir des éclaboussures.


Niveau scénario, il faut bien admettre que le sujet de base ne permettait pas trop de s’étendre. On parle d’une bataille, nous sommes plongés dans un film de guerre ultra-violent, il est question d’images et non d’histoire.

A noter quand même que pour un film d’hommes, sur les hommes, pour les hommes, les femmes ne sont pas des potiches, et plus particulièrement la reine Gorgo, femme de Léonidas, qui conseille sagement son roi et qui parle en sa faveur devant le Conseil, bravant à chaque fois le machisme de ses interlocuteurs.


Heureusement, nous avons la voix-off qui narre l’histoire et part dans des considérations oniriques sur la valeur de ces hommes qui se sont sacrifiés pour leur peuple. Elle a agacé de nombreux spectateurs, ce qui est compréhensible, pourtant imaginons le film sans, et alors on serait vraiment dans la simple succession d’images, magnifiques certes, mais à la longue lassantes. Cette voix d’un des soldats de Léonidas nous guide donc dans le drame comme dans toute bonne tragédie grecque.




Et puis, il faut bien meubler, car on compte les dialogues sur les doigts de la main, les répliques se résument souvent à des phrases chocs :

« C’est de la folie…
- C’est Sparte ! »

« Spartiates ! Quel est votre métier ?
- HAAAOOOOOUUH ! [cri de guerre de Sparte] »

« Un roi dieu va découvrir qu’il peut aussi saigner ! »
Et je vous laisse découvrir les milliers d’autres…

Bref, j’ai adoré ce film spectacle ab-so-lu-ment pas intellectuel. On est là pour s’en prendre plein la gueule et c’est réussi. Comme quoi il est encore nécessaire de se déplacer au cinéma pour ressentir ces émotions que l’on ne retrouve pas en DVD sur sa télé, ou pire, en DivX.

Pour finir, je vous offre encore quelques images où vous pourrez comparez le travail de Snyder par rapport au comic de Miller:


- L'Ambassadeur Perse à Sparte réclame la soumission de Léonidas:




- Spartiates en route pour la guerre:

- Spartiates en formation:





vendredi 30 mars 2007

Le Come Back

Music and Lyrics

Alex Fletcher (Hugh Grant) fut connu dans les années 80 pour avoir chanté dans le groupe Pop ! 20 ans après c’est un has been qui chante dans les foires agricoles. Mais il tient sa dernière chance : écrire un duo pour une pop star très en vogue (type Brittney Spears ou Shakira). Alors qu’il est à court d’inspiration, il rencontre Sophie Fisher (Drew Barrymore), la jeune fille qui arrose les plantes de son appartement, et qui semble être une poétesse née.


Un film de Marc Lawrence, avec Hugh Grant, Drew Barrymore


Bon, OK ! C’est une petite comédie sentimentale. Et alors ? Si c’est bien fait ? Car on se laisse facilement emporter par la légèreté de cette histoire d’amour entre la star et sa nouvelle muse. On a toute les ficelles : il veut qu’elle écrive, elle ne s’en sent pas capable. Ils écrivent finalement ensemble, mais ils tombent amoureux. Ils se disputent, alors il va tenter de la reconquérir. Rien de nouveau dans cette histoire.
Si Hugh Grant se cantonne dans ce type rôle (4 mariage, un enterrement ; Coup de Foudre à Notting Hill…), ici il accepte son âge. Du coup on découvre l’acteur vieilli puisque moins maquillé. Drew Barrymore est fraîche et très simple dans un rôle de fille un peu gauche qui aurai pu être sur joué. La jeune pop star, Cora Corman, est interprétée par Haley Bennett, une toute jeune actrice (vue dans le Collège) au physique de blonde un peu fade qui colle parfaitement au personnage.
Enfin, une mention spéciale pour l’introduction où l’on voit un clip de Pop !, Goes My Heart. Tous les clichés du genre sont là : les costumes, les coupes de cheveux, la chorégraphie (avec le terrible déhanché qu’il m’ont volé !), le petit scénario du chanteur amoureux qui se fait plaquer, les prises de vue stroboscopiques… On pense au clip de Take on Me d’A-Ha.
Quand on a connu cette époque, on ne peut qu’être touché par la nostalgie !


Back to the 80’s !


Après une vague intello dans les années 70, le cinéma populaire des années 80 avait pour seul et unique objectif : divertir le public. Les artistes nous ont alors pondu des scénarios abracadabrantesques, et des acteurs médiocres ont connu leur heure de gloire. Aujourd’hui, on range tous ces films dans une catégorie : les nanards.
Mais d’autres films vont rester dans la légende. Alors non, les Ewoks ce N’est PAS un incontournable des années 80. Pour ma part, ça serait :

- SOS Fantômes:
A New-York, 4 scientifiques farfelus vont lutter contre une invasion de fantômes.
Un film qui a rythmé mon enfance : de l’action, de l’humour, des effets spéciaux (qui ont pris quelques rides mais ça leur donne du charme), des personnages complètement déjantés, notamment Peter interprété par ce clown triste de Bill Murray. On peut encore entendre en boite la musique de Ray Parker Jr : Who you gonna call ? GHOSTBUSTER !!!


A Noter: En 2001, une suite était prévue, Dan Aykroyd (l'un des trois chasseurs et créateur de la saga) était plutôt satisfait du script. Seulement Bill Murray n'était pas trop chaud. Cette année, l'info tombe: il y aura bien un SOS Fantômes 3: Hellbent. Synopsis: Alors que le Dr Peter Venkman (B. Murray) quitte le groupe, une horde de démons surgit d'une porte de l'Enfer. Les Ghostbusters engagent de juenes recrues et s'engouffrent dans cet Enfer qui n'est qu'une version apocalyptique de Manhattan et où le Paradis se trouve sur le Pont Georges Washington... (Source: Allocine.fr)
Il serait probable que l'ensemble du film soit en images de synthèses...


Gremlins:
A Noël, un inventeur achète chez un vieil antiquaire chinois Gizmo, un petit mogwaï. Seulement pour entretenir une tel animal, il faut respecter 3 règles : ne pas l’exposer à la lumière, ne pas le mouiller, et surtout, SURTOUT, ne pas lui donner à manger après minuit. Bien sûr elles vont toutes être transgressées pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Un film également délirant, avec une suite encore plus dingue !





Indiana Jones:
Entamées avec Les Aventuriers de l’Arche Perdue, la trilogie (future quadrilogie) de l’explorateur aventurier a érigé une véritable statue au milieu de la place des films d’aventure. De l’action, de l’humour, un héro charismatique qui aurai dû être incarné par Tom Selleck, alias Magnum à la télé, mais qui était lié à la série par contrat. Finalement Harrison Ford a su parfaitement donner vie au personnage né de l’imagination de Lucas et Spielberg.

En attendant le quatrième...


E.T. l'extra-terrestre:

Pas la peine de revenir sur ce petit extra-terrestre rigolo et émouvant à la fois. Spielberg utilise les ficelles de l’amitié malgré les différences dans une histoire qui a fait fondre toute une génération de spectateurs. Aujourd’hui le film a quand même bien vieilli, mais il reste LE film des années 80 destiné à un jeune public.







Retour Vers le Futur:
Le Docteur Emmett Brown (Christopher Lloyd) a créé une machine à remonter le temps. Il la présente à son jeune ami Marty McFly (Michaël J. Fox) qui sera contraint de l’utiliser pour fuir des terroristes. Le jeune homme se retrouve en 1955 où il va bouleverser le passé de toute sa famille.
Encore beaucoup d’humour mêlée à de l’action et des effets spéciaux, ce qui sera très à la mode dans les films grands publics des années 80 (mais qui aura tendance à lasser ensuite). Ici le thème du voyage dans le temps est excellemment exploité par Zemeckis.


Et donc trois grand réalisateurs : Ivan Reitman, Robert Zemeckis, Steven Spielberg. Depuis, soit ils se sont fait oublier, soit ils ont fait de la daube (je pense surtout au troisième).
Pour finir une mention spéciale pour un grand compositeur de bandes originales :
John Williams : Les Dents de la Mer, La Guerre des Etoiles, Superman, E.T., Indiana Jones, et plus récemment Harry Potter…

mercredi 28 mars 2007

La Cité Interdite

La malédiction du chrysanthème

Chine, Xème siècle, Dynastie Tang. De retour à la Cité interdite après une longue absence, l'Empereur découvre qu'un complot se trame au coeur même de son palais. Les dangereuses alliances et les manipulations des conspirateurs n'ont qu'un seul but : prendre le pouvoir du plus grand Empire au monde. La trahison viendra de l'intérieur : une rébellion menée par la reine elle-même. (Source : allocine.fr)

Un film de Zhang Yimou, avec Gong Li, Chow Youn-Fat, Jay Chou
J’ai vraiment apprécié la Cité Interdite, plus que Le Secret des Poignards Volant. Pourtant, c’est loin d’être le meilleur film de Zhang Yimou.

Le réalisateur : né en 1950, Zhang Yimou est devenu mondialement célèbre avec Adieu ma Concubine, un film sur l’opéra chinois, où il met en scène sa merveilleuse femme Gong Li. Il enchaîne ensuite avec Vivre.
Plutôt tourné vers les drames, ce n’est qu’en 2003 qu’il se lance dans le wu xian pian, le film d’action traditionnel chinois, avec Hero, puis le Secret des Poignards Volants.


Troisième film du genre du réalisateur, la Cité Interdite est loin de répondre à toutes les attentes. Dans tous ses films, Zhang Yimou met en avant une couleur : rouge pour Hero, vert pour le Secret… Ici c’est donc l’or qui prime, ce qui est moins évident à mettre en scène. Pour trancher, on peut voir par exemple des dégradés de couleurs fluo, en vert ou en mauve, et finalement le décor peut parfois faire penser à un resto chinois bien kitsch. On a tout de même droit à un final argent contre or qui a le mérite de se terminer en boucherie.

Ensuite les chorégraphies sont loin d’être aussi époustouflantes que dans ses précédents opus. Le combat d’ouverture entre l’Empereur et son fils n’en est pas moins magnifique, mais on reste sur sa faim. Car avant tout, c’est le drame qui prime, malgré une histoire dont les rebondissements se devinent aisément.

A sa décharge, l’histoire est vraiment prenante, on est soufflé par cette course au pouvoir avec tous ses éléments qui en font un drame digne de Racine ou Corneille : trahison, secrets, inceste, empoisonnement…
Et une mention pour les costumes qui sont des répliques exactes d’originaux. Imaginez le poids sur les épaules des acteurs (et le nombre de lingots fondus pour les faire !)



Que dire pour conclure ? J’ai adoré ce film dont l’histoire est moins guimauve que dans les précédents wu xian pian de Zhang Yimou, malgré un visuel vraiment décevant.

lundi 19 mars 2007

La Vie des Autres

Allemagne de l’Est, 1984. Un membre du gouvernement, amant d’une actrice, veut compromettre le mari de celle-ci, un écrivain en apparence non engagé. Il décide de mettre le couple sur écoute. Un employé modèle de la Stasi va se charger de cette mission et va s’attacher à ces individus au risque de compromettre son travail.

Un film allemand de Florian Henckel Von Donnersmarck
Avec Thomas Thieme, Martina Gedeck, Ulrich Mühe



Un film poignant qui nous montre une facette des horreurs du communisme encore très présent dans les mémoires en Europe de l’Est. On a du mal à s’imaginer cela si proche de nous, tant géographiquement qu’historiquement puisque nous étions déjà nés pour la plupart.


On a vraiment le sentiment de suivre une fin de Seconde guerre mondiale qui s’éternise.
L’acteur principal ressemble à s’y méprendre à Kevin Spacey et il est tout aussi bon acteur. La réalisation est sobre et sert utilement une histoire à la grande sensibilité. Il n'y a pas de violence, la torture est avant tout psychologique (cf l'interrogatoire au début où le prévenu reste assis 40 heures sans dormir), et le film se base surtout sur des sentiments: l'amour dans le couple, la résistance face à l'oppression et la censure, le sens du devoir mis en danger par l'affection que porte l'officier aux personnes qu'il met sur écoute et également pour l'artiste face à la censure...
Sans rien dévoiler, la fin m'a bouleversé, ce qui est assez rare au cinéma. La simplicité de ce film par rapport à l'histoire qu'il porte (on peut même dire l'Histoire) y fait pour beaucoup.

A voir de toute urgence si vous le trouvez encore en salle !!!

samedi 3 mars 2007

Pars vite et reviens tard

A Paris : une personne anonyme envoi des messages prédisant un grand malheur qui s’abattra sur la capitale. Des corps sont retrouvés, vraisemblablement porteurs de la peste. Le Commissaire Adamsberg (José Garcia) mène l’enquête…


Un bon petit polar à la française réalisé par Regis Wargnier, avec José Garcia, Lucas Belvaux, Marie Gillain, Michel Serrault.
Très bien réalisé, avec des belles vues de Paris, mais parfois mal joué, surtout au début du film. On se laisse quand même porter par cette enquête digne d’un des meilleurs épisodes de Navarro.
Je n’ai pas lu le livre de Fred Vargas dont est tiré le film. Il parait que pour l’adaptation il n’a pas été fait que des choix judicieux. On peut deviner trop facilement qui est le « Semeur », celui ou celle qui dissémine la maladie, mais il reste quelques rebondissements intéressants.
Un bon film français, un travail soigné et de qualité, mais sans plus…

mercredi 28 février 2007

César et Oscar sont sur un bateau...

Ce week-end se sont déroulées deux cérémonies importantes dans le monde du cinéma. Le Césars en France, puis les Oscars aux USA.
Retour sur ces deux événements :


Les Césars

La 32e édition d’une cérémonie aussi pompeuse et ennuyeuse que la plupart des films qu’elle récompense, orchestrée par des professionnels du cinéma français sans originalité.
Pourquoi tant de haine ? Parce qu’une grande partie du public français (et même mondial) pense les artistes français n’ont pas de talent. Ils n’ont surtout pas de moyens, l’argent est distribué selon les préférences (ce que l’on appelle couramment le piston) et non en fonction des compétences. Les producteurs sont les premiers à tuer le cinéma français en donnant de petits budgets pour de petites recettes, ou alors pour pondre des films dits « familiaux » sans originalité et remplis d’humour façon tarte à la crème. Comme dans d’autres domaines, notamment l’industrie, les cerveaux du cinéma français est en fuite vers l’étranger…
Passé ce coup de gueule qui me tient à cœur, revenons au palmarès :


Meilleur film français de l'année : Lady Chatterley

Meilleur réalisateur : Guillaume Canet (Ne le dis à personne)
Meilleur acteur : François Cluzet (Ne le dis à personne)
Meilleure actrice : Marina Hands (Lady Chatterley)
Meilleur acteur dans un second rôle : Kad (Je vais bien, ne t'en fais pas)
Meilleure actrice dans un second rôle : Valérie Lemercier (Fauteuils d'orchestre)
Meilleur jeune espoir masculin : Malik Zidi (Les Amitiés maléfiques)
Meilleur jeune espoir féminin : Mélanie Laurent (Je vais bien, ne t'en fais pas)
Meilleure première oeuvre : Je vous trouve très beau
Meilleur scénario original : Rachid Bouchareb et Olivier Lorelle (Indigènes)
Meilleure adaptation : Pascale Ferran, Pierre Trividic et Roger Bohbot (Lady Chatterley)
Meilleure musique écrite pour un film : M (Ne le dis à personne)
Meilleure photographie : Julien Hirsch (Lady Chatterley)
Meilleurs décors : Maamar Ech Cheikh pour OSS 117
Meilleur son : François Musy et Gabriel Hafner (Quand j'étais chanteur)
Meilleurs costumes : Marie-Claude Altot (Lady Chatterley)
Meilleur montage : Hervé de Luze (Ne le dis à personne)
Meilleur film documentaire : Dans la peau de Chirac de Karl Zéro et Michel Royer
Meilleur court métrage : Fais de beaux rêves de Marilyne Canto
Meilleur film étranger : Little Miss Sunshine de Jonathan Dayton et Valerie Faris

Les grands gagnants : Lady Chatterley (5 prix, dont Meilleur Film) et Ne le dis à personne (4 prix).

Mention spéciale pour Little Miss Sunshine, un de mes films favoris de 2006.


Les Oscars
On passe d’un extrême à l’autre. D’un côté des intellectuels snobinards, ici le commercial sacralisé.


Meilleur film : Les Infiltrés de Martin Scorsese

Meilleur réalisateur : Martin Scorsese (Les Infiltrés)
Meilleur acteur : Forest Whitaker (Le Dernier roi d'Ecosse)
Meilleure actrice : Helen Mirren (The Queen)
Meilleur acteur dans un second rôle : Alan Arkin (Little Miss Sunshine)
Meilleure actrice dans un second rôle : Jennifer Hudson (Dreamgirls)
Meilleur scénario original : Little Miss Sunshine (Michael Arndt)
Meilleur scénario adapté : Les Infiltrés (William Monahan)
Meilleure photographie : Le Labyrinthe de Pan (Guillermo Navarro)
Meilleur montage : Les Infiltrés (Thelma Schoonmaker)
Meilleurs décors : Le Labyrinthe de Pan (Eugenio Caballero & Pilar Revuelta)
Meilleurs costumes : Marie-Antoinette (Milena Canonero)
Meilleure musique : Babel (Gustavo Santaolalla)
Meilleure chanson : "I need to wake up" - Une vérité qui dérange (Melissa Etheridge)
Meilleurs maquillages : Le Labyrinthe de Pan (David Martí & Montse Ribé)
Meilleur son : Dreamgirls (Michael Minkler, Bob Beemer & Willie D. Burton)
Meilleur montage sonore : Lettres d'Iwo Jima (Alan Robert Murray & Bub Asman)
Meilleurs effets visuels : Pirates des Caraïbes, le secret du coffre maudit (John Knoll, Hal T. Hickel, Charles Gibson & Allen Hall)
Meilleur film d'animation : Happy Feet de George Miller
Meilleur documentaire : Une vérité qui dérange de Davis Guggenheim
Meilleur court métrage : West Bank Story
Meilleur court métrage documentaire : The Blood of Yingzhou District
Meilleur court métrage d'animation : The Danish Poet
Meilleur film étranger : La Vie des autres de Florian Henckel von Donnersmarck

Le grand gagnant de la soirée est donc Les Infiltrés (Martin Scorsese), remake du film japonais Infernal Affairs.

On retrouve également dans ce palmarès de très bons films: Le Labyrinthe de Pan, Little Miss Sunshine, Happy Feet, Babel, La Vie des Autres... Et les meilleurs effets visuels sont justement attribués à Pirates des Caraïbes 2: même si je n'ai pas apprécié le film, il est vrai que les effets y sont bluffants.

mercredi 21 février 2007

Nosferatu

Eine Symphonie des Grauens

Hutter est un jeune clerc de notaire qui est envoyé dans les Carpates afin de conclure la vente d’une maison abandonnée à un Comte mystérieux, Orlock (Max Schreck), vivant dans un château lugubre.


Un film allemand de Friedrich-Wilhelm Murnau tourné en 1922.

Première adaptation du roman de Bram Stocker (publié en 1897), le Nosferatu de Murnau est également un des premiers films d’horreur et une œuvre majeure du cinéma expressionniste allemand.


















Qu’est ce que l’expressionnisme ? Mouvement artistique du début du XXe siècle, les profanes le reconnaissent au cinéma par ses acteurs avec de grosses cernes qui écarquillent les yeux d’effroi alors qu’une ombre gigantesque se profile derrière eux. D’après Wikipedia.fr : « L'expressionnisme est la projection d'une subjectivité qui tend à déformer la réalité pour inspirer au spectateur une réaction émotionnelle. Les représentations sont souvent basées sur des visions angoissantes, déformant et stylisant la réalité pour atteindre la plus grande intensité expressive. » [l'article complet ici] C’est un style qui a marqué profondément le cinéma. On compte parmi ses maîtres Murnau, Fritz Lang (Métropolis, M le Maudit…) ou encore Paul Leni, Paul Wegener…

Nosferatu est avant tout la meilleure adaptation de Dracula, que je place facilement devant celle de Coppola (avec l’excellent Gary Oldman dans le rôle du vampire) qui tend trop vers le romantisme et dénature l’esprit original du livre pour faire du Arlequin fantastique à la Anne Rice. Alors pourquoi le film ne s’appelle-t-il pas tout simplement Dracula ? Parce que la femme de Bram Stocker a refusé de céder les droits. Murnau aurait donc repris un terme roumain signifiant le « non fini », soit le « non mort ». Ce film crée aussi le mythe du Soleil tueur de vampire puisqu’ Orlock ne se promène que la nuit alors que le Dracula de Stocker ne craint pas la lumière naturelle.

A noter enfin différents films tournant autour de cette adaptation :
- Nosferatu, fantôme de la nuit, le remake de 1979 avec le charismatique Klaus Kinski dans le rôle du vampire et Isabelle Adjani.
- L’Ombre du vampire, adaptation romancée du tournage du film de 1922 qui reprend la légende selon laquelle Max Schreck (aucun lien de parenté) serait un véritable vampire.