mercredi 28 février 2007

César et Oscar sont sur un bateau...

Ce week-end se sont déroulées deux cérémonies importantes dans le monde du cinéma. Le Césars en France, puis les Oscars aux USA.
Retour sur ces deux événements :


Les Césars

La 32e édition d’une cérémonie aussi pompeuse et ennuyeuse que la plupart des films qu’elle récompense, orchestrée par des professionnels du cinéma français sans originalité.
Pourquoi tant de haine ? Parce qu’une grande partie du public français (et même mondial) pense les artistes français n’ont pas de talent. Ils n’ont surtout pas de moyens, l’argent est distribué selon les préférences (ce que l’on appelle couramment le piston) et non en fonction des compétences. Les producteurs sont les premiers à tuer le cinéma français en donnant de petits budgets pour de petites recettes, ou alors pour pondre des films dits « familiaux » sans originalité et remplis d’humour façon tarte à la crème. Comme dans d’autres domaines, notamment l’industrie, les cerveaux du cinéma français est en fuite vers l’étranger…
Passé ce coup de gueule qui me tient à cœur, revenons au palmarès :


Meilleur film français de l'année : Lady Chatterley

Meilleur réalisateur : Guillaume Canet (Ne le dis à personne)
Meilleur acteur : François Cluzet (Ne le dis à personne)
Meilleure actrice : Marina Hands (Lady Chatterley)
Meilleur acteur dans un second rôle : Kad (Je vais bien, ne t'en fais pas)
Meilleure actrice dans un second rôle : Valérie Lemercier (Fauteuils d'orchestre)
Meilleur jeune espoir masculin : Malik Zidi (Les Amitiés maléfiques)
Meilleur jeune espoir féminin : Mélanie Laurent (Je vais bien, ne t'en fais pas)
Meilleure première oeuvre : Je vous trouve très beau
Meilleur scénario original : Rachid Bouchareb et Olivier Lorelle (Indigènes)
Meilleure adaptation : Pascale Ferran, Pierre Trividic et Roger Bohbot (Lady Chatterley)
Meilleure musique écrite pour un film : M (Ne le dis à personne)
Meilleure photographie : Julien Hirsch (Lady Chatterley)
Meilleurs décors : Maamar Ech Cheikh pour OSS 117
Meilleur son : François Musy et Gabriel Hafner (Quand j'étais chanteur)
Meilleurs costumes : Marie-Claude Altot (Lady Chatterley)
Meilleur montage : Hervé de Luze (Ne le dis à personne)
Meilleur film documentaire : Dans la peau de Chirac de Karl Zéro et Michel Royer
Meilleur court métrage : Fais de beaux rêves de Marilyne Canto
Meilleur film étranger : Little Miss Sunshine de Jonathan Dayton et Valerie Faris

Les grands gagnants : Lady Chatterley (5 prix, dont Meilleur Film) et Ne le dis à personne (4 prix).

Mention spéciale pour Little Miss Sunshine, un de mes films favoris de 2006.


Les Oscars
On passe d’un extrême à l’autre. D’un côté des intellectuels snobinards, ici le commercial sacralisé.


Meilleur film : Les Infiltrés de Martin Scorsese

Meilleur réalisateur : Martin Scorsese (Les Infiltrés)
Meilleur acteur : Forest Whitaker (Le Dernier roi d'Ecosse)
Meilleure actrice : Helen Mirren (The Queen)
Meilleur acteur dans un second rôle : Alan Arkin (Little Miss Sunshine)
Meilleure actrice dans un second rôle : Jennifer Hudson (Dreamgirls)
Meilleur scénario original : Little Miss Sunshine (Michael Arndt)
Meilleur scénario adapté : Les Infiltrés (William Monahan)
Meilleure photographie : Le Labyrinthe de Pan (Guillermo Navarro)
Meilleur montage : Les Infiltrés (Thelma Schoonmaker)
Meilleurs décors : Le Labyrinthe de Pan (Eugenio Caballero & Pilar Revuelta)
Meilleurs costumes : Marie-Antoinette (Milena Canonero)
Meilleure musique : Babel (Gustavo Santaolalla)
Meilleure chanson : "I need to wake up" - Une vérité qui dérange (Melissa Etheridge)
Meilleurs maquillages : Le Labyrinthe de Pan (David Martí & Montse Ribé)
Meilleur son : Dreamgirls (Michael Minkler, Bob Beemer & Willie D. Burton)
Meilleur montage sonore : Lettres d'Iwo Jima (Alan Robert Murray & Bub Asman)
Meilleurs effets visuels : Pirates des Caraïbes, le secret du coffre maudit (John Knoll, Hal T. Hickel, Charles Gibson & Allen Hall)
Meilleur film d'animation : Happy Feet de George Miller
Meilleur documentaire : Une vérité qui dérange de Davis Guggenheim
Meilleur court métrage : West Bank Story
Meilleur court métrage documentaire : The Blood of Yingzhou District
Meilleur court métrage d'animation : The Danish Poet
Meilleur film étranger : La Vie des autres de Florian Henckel von Donnersmarck

Le grand gagnant de la soirée est donc Les Infiltrés (Martin Scorsese), remake du film japonais Infernal Affairs.

On retrouve également dans ce palmarès de très bons films: Le Labyrinthe de Pan, Little Miss Sunshine, Happy Feet, Babel, La Vie des Autres... Et les meilleurs effets visuels sont justement attribués à Pirates des Caraïbes 2: même si je n'ai pas apprécié le film, il est vrai que les effets y sont bluffants.

mercredi 21 février 2007

Nosferatu

Eine Symphonie des Grauens

Hutter est un jeune clerc de notaire qui est envoyé dans les Carpates afin de conclure la vente d’une maison abandonnée à un Comte mystérieux, Orlock (Max Schreck), vivant dans un château lugubre.


Un film allemand de Friedrich-Wilhelm Murnau tourné en 1922.

Première adaptation du roman de Bram Stocker (publié en 1897), le Nosferatu de Murnau est également un des premiers films d’horreur et une œuvre majeure du cinéma expressionniste allemand.


















Qu’est ce que l’expressionnisme ? Mouvement artistique du début du XXe siècle, les profanes le reconnaissent au cinéma par ses acteurs avec de grosses cernes qui écarquillent les yeux d’effroi alors qu’une ombre gigantesque se profile derrière eux. D’après Wikipedia.fr : « L'expressionnisme est la projection d'une subjectivité qui tend à déformer la réalité pour inspirer au spectateur une réaction émotionnelle. Les représentations sont souvent basées sur des visions angoissantes, déformant et stylisant la réalité pour atteindre la plus grande intensité expressive. » [l'article complet ici] C’est un style qui a marqué profondément le cinéma. On compte parmi ses maîtres Murnau, Fritz Lang (Métropolis, M le Maudit…) ou encore Paul Leni, Paul Wegener…

Nosferatu est avant tout la meilleure adaptation de Dracula, que je place facilement devant celle de Coppola (avec l’excellent Gary Oldman dans le rôle du vampire) qui tend trop vers le romantisme et dénature l’esprit original du livre pour faire du Arlequin fantastique à la Anne Rice. Alors pourquoi le film ne s’appelle-t-il pas tout simplement Dracula ? Parce que la femme de Bram Stocker a refusé de céder les droits. Murnau aurait donc repris un terme roumain signifiant le « non fini », soit le « non mort ». Ce film crée aussi le mythe du Soleil tueur de vampire puisqu’ Orlock ne se promène que la nuit alors que le Dracula de Stocker ne craint pas la lumière naturelle.

A noter enfin différents films tournant autour de cette adaptation :
- Nosferatu, fantôme de la nuit, le remake de 1979 avec le charismatique Klaus Kinski dans le rôle du vampire et Isabelle Adjani.
- L’Ombre du vampire, adaptation romancée du tournage du film de 1922 qui reprend la légende selon laquelle Max Schreck (aucun lien de parenté) serait un véritable vampire.

jeudi 8 février 2007

Cashback

Donnez de la beauté au temps


Ben (Sean Biggerstaff, vu dans les Harry Potter) est un étudiant aux Beaux-Arts qui vient de se faire plaquer. Cette rupture provoque chez lui une crise d'insomnie qu'il compte faire fructifier en devenant magasinier de nuit dans un supermarché. Pour passer le temps, il se laisse aller à la contemplation et à la mélancolie...

Premier long métrage de Sean Ellis, photographe de mode, qui reprend la trame d'un court métrage de 2004.


Un film moyennement bien accueilli par la critique, et pour cause: le scénario n'est pas très développé. On est ici plus dans une recherche esthétique, un véritable travail de l'image, à travers les interrogations et les fantasmes du héros. Dans un premier temps, l'affiche peut choquer. On pourrait même penser à de la provoc'. Pourtant la nudité et l'érotisme tient une place importante dans le film, notamment quand Ben suspend le temps pour peindre les clientes du supermarché, qu'il prend soin de rhabiller respectueusement, avant de laisser à nouveau le temps s'écouler dans l'ennui et les remords de sa rupture.

On se retrouve dans cette galerie de personnages, ainsi que dans leurs différentes expériences. Notamment la découverte de la sexualité et des particularités du corps du sexe opposé nous rappelle de bons/mauvais (rayer la mention inutile) souvenirs.

A noter enfin que les enfants choisis pour les séquences de flashback ressemblent vraiment aux acteurs principaux.
Bref, la poésie de ce film m'a complètement emballé, et si vous le trouvez encore à l'affiche, n'hésitez pas !